Cela fait bien longtemps que je n'ai plus alimenté ce site internet, il s'est écoulé presque un an depuis mon dernier post. Je ne vais donc pas raconter tout ce qui s'est passé durant ces 11 mois, je vais juste essayer de faire un bilan de cette saison 2018 qui se termine.
Même si je ne l'avais pas avoué, j'avais été très déçu par la saison 2017 après des Jeux qui eux aussi avaient été décevants. J'en étais arrivé au point de me demander si je devais continuer le paratriathlon, doutant de ma capacité à performer de nouveau. Un an plus tard, je suis content de ne pas avoir mis la clé sous la porte car je viens de réaliser ma meilleure course (en se basant sur des données mesurées) depuis mes débuts en paratriathlon.
Pour ne pas arrêter, il fallait que je conserve l'espoir de progresser pour me rapprocher de nouveau du niveau des meilleurs mondiaux, sachant que chaque saison le niveau de perf grimpe d'un cran. A l'automne, on a donc discuté avec mon coach Vincent Pialoux et Nicolas Becker, l'entraîneur national, et l'on a vu comment faire évoluer mon entraînement… Force est de constater aujourd'hui que l'on avait dû faire de bons choix.
En natation, mon gros point faible, on a décidé de ne plus se prendre la tête avec la technique et de limiter la charge psychologique de cette discipline. Si ma prestation sur la 1ère course de la saison (Yokohama) a été catastrophique, je suis ensuite parvenu à sortir des natations correctes. Mais le déclic qui change tout a eu lieu après la Coupe du Monde de Lausanne. En effet, après avoir vu le Japonais Kaji (même handicap que moi) nager le bras dans le dos sous sa combinaison et me coller 1' à la sortie de l'eau, je me suis dit qu'il fallait le copier. Les essais à l'entraînement étaient concluants mais il fallait retranscrire les choses en course après seulement 3 semaines de pratique…. Je suis parvenu à le faire à Gold Coast sur le Championnat du Monde, en sortant 6ème de l'eau et en mettant une bonne partie des nageurs qui nagent avec "1 bras et demi" ou plus derrière moi. Arriver à T1 "au contact" des 1ers est quelque chose que je n'avais jamais fait et ça, ça remotive énormément.
A vélo, il n'y avait rien à révolutionner puisque je réalisais presque à chaque fois une bonne prestation en course. On avait quand même fait le constat que ma PMA n'était pas très bonne au regard de ce que je produisais sur un chrono de 20km. On a eu l'idée d'utiliser l'altitude simulée pour essayer de gagner quelques watts. J'ai bien réagi au protocole et j'ai ainsi gagné quelques watts, pas seulement en PMA mais surtout sur les parcours cyclistes en triathlon.
En course-à-pied, l'objectif n°1 était de ne pas me blesser afin d'être régulier tout au long de l'année. Objectif presque atteint puisque je n'ai juste eu à lever le pied 3 semaines en pré-saison. Cependant, mes vitesses à pied sur les courses internationales n'étaient pas très bonnes et en particulier en juillet/août. En travaillant plus sérieusement l'allure spé à l'entraînement ces dernières semaines, je suis parvenu à gagner 0,5km/h sur les 5km pédestres du Championnat du Monde ce qui est très encourageant pour la suite.
Bref, je suis aujourd'hui beaucoup plus positif que je ne pouvais l'être à la fin de la saison dernière, en ayant maintenant en tête que le podium paralympique à Tokyo n'est pas quelque chose d'illusoire. Sur cette saison 2018, je suis médaillé au Championnat d'Europe, je fais 2 podiums en Coupe du Monde et je termine 5ème du Championnat du Monde.
5ème du Championnat du Monde, c'est "seulement" une place d'honneur mais l'écart sur la 2ème place et la manière dont j'ai construit ce résultat me remplissent d'enthousiasme. J'ai 43 ans, le temps ne joue pas en ma faveur mais je sais que je peux encore élever mon niveau dans les 3 sports. J'ai une motivation de cadet, avec la sagesse en plus et l'expérience. Vivement l'ouverture de la saison 2019!
