Samedi dernier, je n’ai pas été en mesure de franchir la ligne d’arrivée du Championnat du Monde de paratriathlon qui se déroulait à Edmonton. Dès les premiers mètres du parcours pédestre j’ai ressenti une douleur vive au tendon d’Achille qui ne me permettait pas de courir et c’est la mort dans l’âme que j’ai abandonné.
Cette course d’Edmonton était l’objectif n°1 de l’année, la course que j’avais dans la tête depuis les Mondiaux 2013 de Londres. Autant dire que j’étais plus que motivé à en découdre même si je me savais diminué par mes soucis de tendon d’Achille que je trainais depuis début juillet. Avant le départ, j’avais espoir de pouvoir courir sans ressentir de douleur mais cela n’en a pas été ainsi…
Malgré un départ moyen, je fais une natation très correcte, sûrement la meilleure de ma saison. Au bout de 250m, je me retrouve dans les pieds de Stéphane Leroy, l’autre français engagé dans la catégorie PT4, comme je l’avais prévu dans mon scénario de course ! Je fais une transition rapide qui me permet de m’élancer à vélo en même temps que l’Espagnol Juiz Lopez que je n’avais rattrapé qu’à 1,5km de la ligne d’arrivée sur l’étape londonienne de Coupe du Monde…. De bon augure !
Sur le vélo, je ne suis pas dans un très grand jour mais les jambes répondent suffisamment pour me permettre de revenir à la 2ème place au bout de 13km. Devant, Martin Schulz, le Champion du Monde en titre, appuie fort sur les pédales et je rejoins T2 avec 1’20 de retard. Je m’élance à pied plein d’entrain, comme si de rien était mais je me fais vite me faire rappeler à l’ordre par mon tendon d’Achille. Je n’ai pas fait 100m que je suis contraint de courir en boitant, c’est le début du chemin de croix, chemin de croix auquel je mettrai fin peu après la mi-course. La douleur était trop forte, j’étais en train de me saccager la santé et j’ai dit Stop.
Je suis déçu et frustré d'avoir dû abandonner mais lorsque le corps ne suit plus, il n’y a pas moyen de faire autrement. Je n’ai pas l’impression d’avoir fait d’erreur dans la gestion de cette blessure. Avec le recul, j’aurais certainement fait différemment mais mon objectif était d’arriver performant à Edmonton. Je ne voulais pas aller sur la course en devant me contenter de courir à 16km/h. Alors, cet été, j’ai pris des risques en essayant de maintenir un semblant d’entraînement CàP et je ne regrette pas ce choix. Par contre, maintenant, je vais prendre le temps de me soigner afin de pouvoir repartir du bon pied pour préparer la saison 2015 qui sera déterminante dans la course aux Jeux.
Ma saison 2014 de triathlon, la 1ère où je me consacrais pleinement au triple effort depuis 2004, aura été chaotique. Ma chute à vélo de la mi-avril aura entraîné de multiples pépins de santé qui m’ont empêché de m’entraîner correctement. Je vais positiver les choses en me disant qu’il valait mieux que cela m’arrive cette année plutôt qu’en 2015 ou 2016. A bientôt pour de bonnes nouvelles j’espère !