Un déplacement express en Nouvelle-Zélande avec presque autant d'heures passées dans les avions et aéroports qu'à Auckland et à la clef un 4ème titre de Champion du Monde de paratriathlon (Tri4), celui que j'apprécie le plus depuis mes débuts en paratri en 2005 car le plus disputé! L'occasion également d'assister à des courses de toute beauté comme celle des Elites Hommes où la bataille fût rude du début à la fin et de constater que le triathlon est un sport très populaire à l'autre bout du Monde avec un nombre de spectateurs impressionnant lors des courses Elites.
Je dois avouer que je ne débordais pas de confiance avant ma course car il y avait parmi les engagés Martin Schulz, un jeune nageur allemand (2'23" au 200m 4 nages sur 1 bras et ½!) que je n'avais encore jamais rencontré et dont les résultats sur différentes épreuves me laissaient penser qu'il ne serait pas facile à battre. De plus, le parcours vélo sans aucun relief n'allait pas me permettre de remonter rapidement aux avant-postes si j'avais du retard à la sortie de l'eau... Et effectivement, du retard j'en avais à l'issue de la partie natation, pourtant raccourcie à 300m du fait de la température de l'eau quelque peu frisquette. Avec une transition express, mon retard à la sortie du parc avoisinait encore les 30" et j'ai dû m'employer pour parvenir à rejoindre la tête de course, chose faite au 13ème km. Je me suis alors contenté de suivre Martin jusqu'à l'arrivée à T2. A vrai dire, même si je ne pensais pas avoir autant de temps à boucher sur le vélo, le plan de course que je m'étais imaginé se déroulait sans accroche. Dans le scénario, je voulais sortir en tête de T2 et imprimer le rythme dès le 1er km de CàP afin de voir ce qu'il se passerait… Alors, c'est ce que j'ai fait et au bout d'1.5km, même si les sensations n'étaient pas excellentes, Philippe Fattori, sur le bord de la route, m'annonçait que l'écart se faisait alors j'ai poursuivi mon effort et j'ai ainsi remporté ce titre! A noter que Stéphane Bahier, ancien paracycliste présent aux Jeux de Pékin a fait de même en catégorie Tri2 (sever leg impairment) en assommant la course à vélo. Félicitation à lui!
Cette course m'apporte de la satisfaction et me permet également de tirer des enseignements pour l'avenir. Tout d'abord, même si les évolutions prochaines du système de classification devraient me permettre d'avoir un "bonus temps" sur Martin du fait de mon handicap comparé au sien, il est clair que je dois progresser en natation. Pour cela, je demanderai sûrement d'être intégré sur certains stages de l'Equipe de France de natation handisport afin d'y être conseillé. De plus, je ne connais pas encore le profil du parcours cycliste de l'épreuve de Rio, mais si celui-ci devait être tout plat, il faudra que je m'attelle à travailler pour être performant sur ce type de parcours. Et peu importe que le parcours soit vallonné ou plat à Rio, dès la saison prochaine, il faudra que je m'équipe d'un vélo de chrono et d'une roue lenticulaire afin d'optimiser les choses. Pour ce qui est de la CàP, je pense avoir résolu en juin dernier le problème de tendinite chronique que je traînais au tendon d'Achille gauche depuis 5 ans, ce qui devrait me permettre de travailler de manière plus régulière dans cette discipline et d'élever ainsi mon niveau…
Bref, cela fait plusieurs axes de travail dans la perspective de 2016 ce qui me motive particulièrement. Mais avant 2016, il y aura 2014 et là, après quelques jours de break, je retrouverai mes skis, ce qui me motive également!