Les Jeux de Vancouver sont derrière nous. En ce qui me concerne, les performances n'ont pas été au rendez-vous, c'est un fait! Mais j'ai tout de même vécu une belle aventure, riche en émotions. Je ne suis pas persuadé que ça vous intéressera, mais je vais essayer de faire le bilan de chacune des courses auxquelles j'ai participées afin d'en tirer des enseignements pour l'avenir… Les défaites sont plus formatrices que les victoires… Cette semaine paralympique devrait pouvoir m'apporter plus que 4 années passées à étudier sagement!

Biathlon poursuite : Ma 4ème place du prologue avec un 10/10 à 37" du 1er montre que je ne suis pas assez rapide sur les skis sur des distances courtes. Pour améliorer cela, 2 pistes : bosser la technique avec un travail de l'équilibre et développer ma puissance du haut du corps avec un travail de renforcement musculaire. Concernant le tir, je suis parvenu à réduire le temps passé devant les cibles pour arriver à un temps de tir similaire à celui des meilleurs. Mon recul de 5 places lors de la finale malgré une réussite au tir supérieure à celle de mes adversaires est la conséquence d'un gros problème de glisse qui incombe aux techniciens. Ce genre de problème pourra être résolu à l'avenir par la mise en place d'une cellule de fartage digne de ce nom autour de l'Equipe de France Handisport.

20km skate : A trop vouloir me précipiter, j'en ai perdu le peu de glisse et d'amplitude que je peux avoir en m'appliquant. Physiquement, j'étais là mais je n'y étais pas techniquement et tactiquement, refusant de m'accorder des moments de récup' dans les portions descendantes ou plates. De plus, j'avais choisi des skis que je ne connaissais pas et dont la glisse s'est très vite altérée. Dorénavant, je choisirai uniquement des skis dont je maîtrise les propriétés pour des courses importantes.

Biathlon long : Les 2 courses précédentes m'avaient servi de leçon au niveau de la partie ski sur laquelle il n'y a pas grand-chose à dire : bonne glisse, bonne gestion de l'effort et de l'arrivée au pas de tir. Par contre, mon manque de réussite au tir (75% alors que je tourne à 90% en moyenne) est riche en enseignements. Jusqu'à présent, une fois installé derrière ma carabine et dans des conditions de vent délicates, je me contentais de porter attention aux sensations du vent sur mes joues pour en évaluer sa force. Ça, c'est terminé! Je prendrai désormais le temps de jeter un œil sur les fanions entre chaque lâcher. Et dire qu'avec un 18/20 je pouvais jouer la gagne et qu'avec un 17/20 j'étais encore sur le podium :-(

10km classique : Le classique est une technique qui demande beaucoup de pratique pour être maîtrisée. Si aujourd'hui, sur des neiges "faciles à skier", je parviens à m'en sortir il en est autrement sur des neiges plus délicates! J'en étais déjà conscient mais la galère vécue sur ce 10km me l'a rappelé. Je continuerai à y penser à l'entraînement.
5km skate du relais : J'ai skié propre, avec de bons skis. Je réalise un parcours qui correspond à mon meilleur niveau actuel sur cette distance. Il ressort de ma prestation les mêmes enseignements que du prologue du biathlon poursuite (travail technique + puissance musculaire haut du corps).

KO sprint classique : Après la galère du 10km, j'ai cette fois-ci porté une grande attention à mon placement ce qui m'a permis de ne pas "reculer" en permanence. En classique encore plus qu'en skate sur distance courte, je manque énormément de puissance du haut du corps. A travailler! Je suis bien sûr conscient que dans tous les cas, je n'ai rien à espérer sur cette distance.

Voilà, je crois avoir fait le tour des enseignements que je peux tirer de ces Jeux de Vancouver. Le niveau des meilleurs est élevé, je le savais mais loin d'être inaccessible! Le professionnalisme des meilleures nations, tant au niveau des athlètes que du staff, nous a encore montré que pour pouvoir rivaliser, il n'y a plus aucune place au "bricolage"! Allé, en route vers SOCHI!